Strophes suivantes du mettā bhāvanā

Pendant le vassa, les moines ne pouvaient sortir qu’exceptionnellement du monastère et pour 6 nuitées au maximum. Ils demandaient des instructions au Buddha et pratiquaient pendant les trois mois des pluies. Du temps du Buddha, un groupe de moines avait trouvé un lieu isolé pour pratiquer. Les fantômes, esprits gardiens et démons se réjouirent d’abord de l’arrivée de ces êtes purs et descendirent avec leur famille du sommet des arbres où ils résidaient pour se placer sous les moines. Après deux ou trois jours cependant, ils commencèrent à trouver le temps long. Les moines qui ne comprenaient pas d’où leur venaient ces visions horribles de corps sans tête, ces sons affreux et ces odeurs pestilentielles se réunirent et convinrent d’aller demander conseil au Buddha. Celui-ci leur recommanda de pratiquer mettā et ils pratiquèrent donc mettā deux à trois heures par jour en plus de vipassanā, partageant leurs mérites avec tous les êtres, proches et lointains, et leur souhaitant le bonheur. À la fin du vassa, ils avaient tous atteint l’un des quatre stades d’éveil grâce au soutien des êtres invisibles. À la cérémonie d’ouverture de la retraite, j’ai invité ces êtres à se joindre à la retraite et à protéger les yogis.

Récitation sixième et septième strophe du mettā bhāvanā. À partir de la septième strophe, il s’agit de catégories universelles. Outre mettā, il y a aussi karuṇā (puissent-ils être libres de la souffrance), muditā (puissent-ils ne pas perdre le bonheur acquis), upekkhā (les êtres sont propriétaires de leur kamma). Il s’agit des quatre brahmavihāra (demeures sublimes ou humanités). On prend la première catégorie et envoie successivement mettā, karuṇā, etc. puis on passe à la seconde et ainsi de suite. Cela prend du temps car il faut chaque fois penser à ces êtres.

Récitation de la huitième strophe. Il faut à nouveau reprendre l’exercice complet pour chacune des dix directions, ce qui fait un total de 480 formules. C’est très long et il ne faut pas s’endormir. Dans toutes les religions, des saints se retirent en forêt ou en montagne, sont végétariens et méditent toute la journée. Ils utilisent des chapelets pour pratiquer les quatre brahmavihāra, qui ne sont pas spécifiquement bouddhistes, et atteignent ainsi les absorptions (jhāna). Leur esprit devient très puissant et ils deviennent capables parfois de lire les pensées, se déplacer dans les airs, marcher sur l’eau comme Jésus, entendre des sons lointains, etc. Ce sont les abhiññā.

On peut pratiquer mettā pendant la marche, au jardin par exemple, mais lorsque l’on arrive aux directions, il faut pratiquer debout et faire face à la direction en question, rayonner mettā jusqu’au bout de l’univers dans cette direction, puis passer aux autres directions.

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