Trois niveaux de foi

Dullabhā saddhāsampatti. Il est difficile d’obtenir une foi, inébranlable comme celle du. Sotāpanna.

❶ passaddha saddhā. Au début, nous nous prosternons (en surmontant l’orgueil) et rendons hommage en récitant buddhaṃ pūjemi, etc. Cela rapporte des mérites et permet une bonne renaissance, tout comme rendre service aux yogis, pratiquer la moralité ou la générosité, même si n’en comprenons pas les bénéfices.

❷ okappanā saddhā. En récitant et écoutant les textes, notre compréhension s’élargit. Cette confiance est plus forte et s’accompagne de compréhension claire.

❸ adhigama saddhā. C’est la foi du sotāpanna. Du temps du Buddha, Sakka, roi des dieux, mit à l’épreuve un lépreux devenu sotāpanna en se faisant passer pour le Buddha et en prétendant que les phénomènes étaient permanents (nicca), plaisants (sukha) et dotés d’un soi (atta). Mais le lépreux ne fût pas dupe. Le sotāpanna s’est débarrassé de trois entraves sur dix : la vue fausse du soi (sakkāya diṭṭhi), le doute (vicikicchā) et la croyance en l’efficacité des rites (sīlabbataparāmāsa). Il croit pleinement aux qualités du Buddha, du Dhamma et du Sangha que nous récitons tous les matins.

En pratiquant les quatre établissements de l’attention, en notant à chaque instant, la confiance grandit. La réalisation du corps et de la matière, des causes et des effets, des apparitions et disparitions vont accroître encore saddhā. Dans son sillage, la joie et la gratitude envers le triple joyau apparaissent naturellement. Quand la pratique sera réellement renforcée, nous atteindrons l’illumination. Le sotāpanna renaîtra sept fois encore au maximum et jamais dans les plans de misère. Les entraves du désir sensuel (kāmarāga) et de la colère (paṭigha) sont affaiblies. Le puthujjana aime voir, entendre, sentir, goûter, toucher et penser, mais ce désir est moindre en méditation car l’esprit est occupé ailleurs. Les états d’esprits peuvent être notés et leur disparition contemplée. Peut-être pensons-nous à la famille. Moi-même je pense à mon centre à Sydney. Peut-être à quelqu’un que nous n’aimons pas. Peut-être un plat nous déprime-t-il. Parfois la colère semble venir sans raison. Le Sotāpanna ne peut l’éliminer. Mais l’esprit du méditant n’est pas constamment pollué par lobha, dosa et moha comme celui du puthujjana. Il agit moins inconsciemment. Ceux qui le regardent ont le cœur adouci.

Le sakadāgāmi ne revient plus qu’une fois dans le plan humain. Il atténue encore kāmarāga et paṭigha. Il est conscient de ces négativités dans son esprit et peut les gérer mais ne peut les éliminer complètement, comme l’eau au fond du puits que l’on ne peut atteindre.

L’anāgāmi ne revient plus jamais dans le plan humain. Il n’a plus de traces de désir sensuel ou de colère et est capable de tout accepter. Autrefois, l’upasaka Visākha était devenu anāgāmi. Sa femme Visākhā lui demandait pourquoi il était devenu si distant. Il lui dit qu’il souhaitait désormais la considérer comme une sœur, et qu’elle pouvait partir en emportant tous leurs biens si elle le souhaitait. Elle pratiqua aussi et devînt arhat.

L’arhat se débarrasse des cinq dernières entraves : rūparāga, arūparāga, māna, uddhacca et avijjā.

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