Vammika sutta : les 4 satipaṭṭhāna, l’octuple sentier et la 6ème énigme

La fourmilière représente le corps, la fumée blanche ou noire, les projets échafaudés la nuit, les flames, leur application en journée, le professeur symbolise le Buddha et l’élève doué est celui qui pratique les trois entraînements dans le but de développer la connaissance.

Le yogi applique sīla automatiquement car il a pris les neuf préceptes. Les trois facteurs du groupe de la moralité, sammā vācā, sammā kammanta et sammā ājīva sont ainsi assurés.

En maintenant l’attention à chaque fois qu’un phénomène se produit, le yogi développe l’attention juste, sammā sati, ce qui lui demande un effort, sammā vāyāma et aboutit à la concentration, sammā samādhi. Le facteur central de l’octuple sentier est ainsi assuré.

Il y a quatre façons de pratiquer l’attention : ❶ observer les mouvements de soulèvement et d’abaissement de l’abdomen, les saisir dès le départ et rester vigilant jusqu’à la fin, c’est kāyānupassanā. Il faut respirer naturellement. L’observation de tous les autres mouvements que nous ferons au cours de la journée relève aussi de kāyānupassanā, ainsi que l’élévation, l’avancement et l’abaissement du pied à la marche. On observe toutes les activités du corps de plus en plus en détail. ❷ Si des pensées, imaginations, etc. apparaissent, il faut les noter afin de ne pas être envahis. C’est cittānupassanā. Si nous ne le faisons pas, ces pensées vont revenir, une attention constante en revanche permettra de les espacer. ❸ Il est possible que des ressentis désagréables : raideurs, pressions, chaleur, engourdissements, etc. se manifestent. Il faut les noter avec précision puis revenir à l’abdomen. S’ils deviennent prédominants, il faut leur porter toute l’attention et observer leur comportement : varient-ils en intensité, se déplacent-ils, disparaissent-ils ? Si nous ne les notons pas de façon pénétrante et détaillée, ils ne disparaîtront pas. S’ils deviennent intolérables, nous pouvons bouger, mais très attentivement, en notant d’abord l’intention de bouger. Il ne faut pas vouloir ou souhaiter que ces ressentis disparaissent, mais essayer de comprendre leur nature, avec curiosité. Si nous les notons jusqu’au bout, ils ne reviendront plus. ❹ Noter les sons, images, odeurs, saveurs, touchers et objets mentaux, c’est cittānupassanā. Il faut noter seulement le processus sans s’impliquer dans le contenu. Il ne faut pas noter les bruits de fond ou récurrents, seulement les sons soudains.

En observant le soulèvement de l’abdomen, le yogi voit correctement le mouvement et la tension (sammā saṅkappa). Il comprend que c’est l’élément air et n’a pas l’idée fausse du soi (sammā diṭṭhi). Ainsi, le groupe de la sagesse de l’octuple sentier est assuré.

Sixième énigme : Le couteau avec lequel l’élève creuse la fourmilière ou investigue le corps symbolise la connaissance spirituelle supérieure, le Dhamma. En observant les 32 parties du corps, nous comprendrons les quatre éléments. Avec une attention continue, les kilesa seront tenus à l’écart. Si nous le faisons toute la journée, nous expérimenterons plus de paix et de bonheur.

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