Vedanānupassanā 2

Lorsque la douleur apparaît dans le corps, on la note. Si on ne pratique pas, on ne sait rien de ce qui se passe dans le corps et l’esprit. On peut dire que la méditation est une forme d’investigation du corps et de l’esprit. Au début, on note le soulèvement et l’abaissement très attentivement. Après quelque temps, on prend conscience des ressentis, le plus souvent désagréables. Nous devons les noter de façon rapprochée pour les connaître clairement. Nous remarquerons alors des changements dans la douleur qui peut, par exemple, devenir chaleur, et puis autre chose encore. Elle n’est pas continue. C’est l’expérience véritable et nous l’expérimentons par nous-mêmes (sandiṭṭhiko).

Nous notons ainsi le soulèvement et l’abaissement, une douleur apparaît, nous la notons, elle disparaît, nous revenons à l’abdomen, la douleur revient, nous la notons, et ainsi de suite. Parfois néanmoins, la douleur ne disparaît pas aisément. La douleur est très difficile à gérer. Au plus nous notons, au plus elle s’amplifie. Nous devrions faire preuve de détermination. Parfois nous ne ressentons plus rien dans une jambe en raison de l’engourdissement. La peur d’une phlébite apparaît. Il faut noter la peur. Parfois, si la douleur est forte, la colère apparaît. Il faut le noter. Si nous ne parvenons pas à gérer la douleur, nous pouvons revenir à l’abdomen, ainsi elle pourrait diminuer. Si nous sommes habités d’une forte détermination, nous pouvons continuer à la noter sans changer d’objet. De cette façon, nous remarquerons à la prochaine séance que la douleur a diminué. Nous pouvons aussi choisir d’en être conscient d’une façon générale, sans se concentrer sur les détails. En fonction de notre tempérament, nous pouvons choisir l’une des trois méthodes.

Parfois nous nous attendons à ce que ça s’améliore et nous oublions d’être attentifs. Nous pourrions être alors frustrés par la suite. Le Bouddha a déclaré qu’une personne avide ou en colère ne pouvait connaître ce qui était salutaire et néfaste.

Lorsque l’attention s’améliore, nous ressentons partout dans le corps des ressentis désagréables, ce qui confirme la vérité énoncée par le Bouddha : les 5 agrégats d’attachement sont souffrance. Il faut distinguer taṇhā et upādāna. Le premier étant seulement un désir faible.

Le roi du Kosala demanda autrefois à la reine Mallika qui était la personne qui lui était la plus chère, à quoi cette dernière répondit honnêtement « moi-même ». Tant que nous nous aimons plus que toute autre personne, nous avons un fort attachement et nous ne pouvons être libres de la souffrance. Mais lors de la pratique, l’esprit qui rencontre tant de souffrance change et souhaite se libérer : il se détache progressivement.

Exemple de Mahasi du pêcheur qui désire attraper un poisson et réalise qu’il s’agit d’un serpent. Avant de comprendre que ce corps est déplaisant et insatisfaisant, nous y sommes attachés. L’enseignement du Bouddha n’est néanmoins pas pessimiste, car il montre une voie de libération de la souffrance.

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