Vedanānupassanā

Vedanānupassanā est l’un des quatre fondements de l’attention. Avant de l’aborder, il faut comprendre le sens de vipassanā : être conscient de tout ce qui apparaît aux six portes sensorielles. Il faut donc pratiquer les quatre fondements de l’attention en même temps, sans choisir l’un en particulier, en fonction de ce qui apparaît aux portes sensorielles. Néanmoins, il faut choisir un objet primaire et l’observer de près.

Lorsque l’on sait que la douleur est apparue, il faut concentrer l’esprit sur la douleur qui est devenue proéminente dans l’esprit, la douleur devient l’objet primaire, et il n’est pas nécessaire de noter le soulèvement et l’abaissement à ce moment-là. Si on la note de façon rapprochée, on pourra remarquer des choses, par exemple, des changements dans la douleur. Il faut être patient et ne pas changer de posture. Un débutant ne la verra pas disparaître tout de suite, mais après 10 ou 15 minutes, il remarquera des changements : elle bouge, se transforme, décroît, disparaît, etc. Il peut remarquer différents types de douleurs. Si le désir de bouger apparaît, il faut le noter. Si bouger devient inévitable, rester attentif à chaque mouvement.

Lorsque la prise de note est très aiguisée, on peut en venir à aimer les douleurs. On expérimente des sensations neutres et on ne voit plus la douleur comme si terrible. La détermination est cruciale.

Si la douleur ne disparaît pas, on peut revenir à l’abdomen. Cela ne signifie pas que l’on ignore la douleur. On expérimente les sensations neutres.

La douleur nous amène parfois à ressentir colère, déception ou peur. L’esprit change à cause de la douleur. Il faut noter la peur de façon rapprochée, ainsi, la confiance sera générée. On ne s’inquiétera plus de la douleur, la colère, la peur, etc. car on aura appris à les surmonter grâce à une prise de note énergique. Celui qui ne pratique pas dira « j’ai mal » lorsqu’il expérimente la douleur, mais le bon méditant ne voit plus la forme, l’épaule, la tête, etc. mais seulement la douleur pure. Il voit à terme que la douleur n’est pas solide, une douleur faisant place à une autre. Il y a différents types de sensations : charnelles ou non, plaisantes, déplaisantes ou neutres. Tant que nous entretenons de l’amour pour notre personne, nous ne pourrons nous libérer.

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