Bonheur matériel et spirituel

sabbadānaṃ dhammadānaṃ jināti, sabbarasaṃ dhammaraso jināti. sabbaratiṃ dhammarati jināti, taṇhakkhayo sabbadukkhaṃ jināti.

Le Buddha a fait le don du Dhamma pendant 45 ans. Sachant que Maṭṭakuṇdali était mourant, il lui rendit visite et émit des rayons lumineux pour l’emplir de joie et permettre sa renaissance parmi les devā de Tāvatiṃsa. Le Buddha dormait très peu pour pouvoir aider un maximum d’êtres, les moines et les dévots pendant le premier tiers de la nuit, les devā pendant le second. Il dormait ensuite deux heures seulement environ et inspectait le monde à son réveil pour voir qui nécessitait son aide.

Sakka relaie les quatre questions des dieux au Buddha: quel est le don suprême, le goût suprême, le bonheur suprême et pourquoi dit-on que la destruction du désir emporte toute souffrance ?

Le don du Dhamma l’emporte sur les dons de nourriture, vêtements, logement, médicament ou argent, même si ces derniers apportent longue vie, beauté, force, etc. Enseigner, traduire les enseignements, organiser la venue du moine, préparer la nourriture pour les yogis, publier des livres sur le Dhamma, donner de l’argent en vue de permettre la pratique, tout cela, c’est le don du Dhamma, car il permet de développer la connaissance.

Il y a six goûts : doux, amer, chaud, etc. Quelqu’un qui aime le sucre pensera que son goût l’emporte sur tous les autres. Mais le Buddha affirme que le goût du Dhamma est suprême parmi les goûts. Au début de la pratique, on n’expérimente que des douleurs, picotements, chaleurs, pressions, etc. Il y a beaucoup de distractions. Lorsque l’on parviendra à noter douleurs et pensées, on goûtera le Dhamma, l’ennui le cédera à l’intérêt pour la pratique.

Il y a deux types de bonheurs : sāmisa sukha et nirāmisa sukha. Le premier est associé aux plaisirs des sens (alors que l’on note, on pense à la famille, aux enfants qui réussissent, au travail qui rapporte de l’argent, aux amis, on évoque des images ou des sons qui nous plaisent, toutes ces pensées nous rendent joyeux). Le second apparaît lorsque la note est précise, que l’on voit l’objet apparaître et disparaître, quand l’esprit est puissant, serein, que le comportement est doux et détendu. L’objet devient de plus en plus clair et se présente peut-être spontanément à l’esprit. Il n’y a pas de colère, d’avidité ou d’illusion. Le bonheur que l’on ressent alors ne s’enracine pas dans les plaisirs sensuels, comme si on goûtait enfin le goût du pain non mélangé à la confiture, ou autre. Même si nous sommes seuls dans notre méditation, nous ne nous ennuyons alors pas, et ne sommes plus tristes d’avoir dû quitter notre famille ou notre travail. Nous avons le sentiment d’avoir gagné quelque chose, acquis de la connaissance. La dévotion et la foi sont renforcées. Peut-être aurons-nous le désir d’enseigner ce que nous avons appris.

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