Comment méditer ?

  • Mahasi Sayadaw répétait l’instruction : « demeure dans l’attention et la pleine compréhension » (sato sampajāno vihareyya) qui résume l’enseignement du Bouddha.
  • Il y a six objets des sens : vision, son, senteur, goût, toucher, pensée ou perception. Si nous voyons, entendons, etc. incorrectement, en prenant l’objet pour permanent, plaisant et pourvu d’une identité propre, les pollutions mentales apparaissent qui entraînent une réaction karmique qui prolongera notre existence dans le saṃsāra. Si nous ne croyons pas au saṃsāra, cette pratique nous permet au moins d’éviter des actes que nous regretterons ensuite.
  • Afin de voir la véritable nature des objets, placer son attention aux portes sensorielles et noter l’objet qui apparaît. L’organe du toucher, le corps, est très vaste et il existe de nombreux types de sensations de toucher, à l’intérieur et à l’extérieur du corps. Chaque fois que nous bougeons, la sensation de toucher se manifeste, chaque fois que nous respirons aussi. Il faut également noter les pensées, souvenirs, planifications, etc. à la porte du mental. Ce qui précède constitue la méthode de base pour voir que nous sommes constitués d’un corps et d’un esprit, et à partir de là franchir toutes les étapes de connaissance jusqu’à la libération.
  • Au début, concentration et attention sont faibles. Il faut commencer par le plus évident : les quatre grands éléments qui se manifestent surtout à travers le toucher (l’objet visible par exemple n’est pas quelque chose d’évident à observer). Il faut trouver un endroit calme et se réjouir à l’idée que cette pratique mène à la libération. Garder le dos droit et noter « assis ». Après quelque temps, on peut aussi noter « toucher » en observant alternativement le toucher du sol au niveau des fesses et des mains. Lorsque cela est devenu facile, on peut noter « soulèvement » et « abaissement ». Si l’esprit vagabonde, noter « pensées » (cittānupassanā). Si des sensations déplaisantes (douleurs, engourdissements, démangeaisons) apparaissent, ne pas s’accrocher à l’observation de l’abdomen et les observer aussi longtemps qu’elles sont présentes (vedanānupassanā) et puis revenir au soulèvement et à l’abaissement. Si ces douleurs se renforcent, noter le désir de changer de posture et puis noter tous les mouvements lents pour changer de posture. À la fin de la session, noter « désir de changer de posture » et observer tous les mouvements pour se lever (mains, appui, etc.)
  • Pour la méditation en marche, trouver une piste de 20 ou 30 pas clairement identifiable. Garder les mains jointes. Noter seulement « pas gauche » et « pas droit » au début. Pendant les 15 dernières minutes, passer éventuellement à deux notes par pas. Observer le mouvement des jambes, puis l’ensemble du corps debout au bout de la piste.
  • Si on applique la méthode, une vision profonde exceptionnelle émergera qui nous mènera à terme au nibbāna. La destination est certaine, tout comme la route de Bruxelles mène sûrement celui qui l’emprunte à Bruxelles.

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