Contrôler les actes mentaux

Lors du premier sermon aux cinq ascètes, le Buddha a présenté les quatre nobles vérités et l’octuple sentier. Nous avons vu la section moralité de cet octuple sentier. Si nous voulons contrôler nos actes physiques et verbaux, il s’agira essentiellement de respecter les préceptes moraux. Pour les laïcs, ces préceptes sont très élémentaires. Mais purifier les actes mentaux est difficile. Pour les bhikkhū et les bikkhunī qui veulent développer la compréhension, le Buddha a ajouté des règles qui concernent l’esprit.

❶ pātimokkhasaṃvarasīla. Il s’agit des 227 règles du moine et de la centaine de règles pour les novices du vinaya. Pāti signifie tomber dans les monde inférieurs et mokkha, libre de cela.

❷ indriyasaṃvarasīla. Il s’agit du contrôle des facultés sensorielles (œil, oreille, nez, langue, corps et esprit). Si nous ne sommes pas attentifs, lorsqu’un contact sensoriel se produit, l’avidité (lobha) ou la colère (dosa) peuvent se manifester. Si l’objet n’est pas perçu clairement, l’ignorance (moha) est présente. Il est demandé au yogi de se concentrer en premier lieu sur l’objet primaire et sur les douleurs ensuite seulement. Le yogi doit aussi noter tous les contacts sensoriels pendant les activités quotidiennes, afin de ne pas laisser pénétrer les pollutions mentales. S’il comprend le processus, ni la colère, ni l’avidité ne peuvent se manifester. En méditation assise, ce sont surtout les contacts au niveau de l’oreille et du corps (le toucher sous la forme de douleurs) qui sont prédominants. S’il omet de noter, le yogi entre dans les détails et les pollutions mentales se manifestent. Si c’est une douleur, l’aversion va se manifester. Il ne faut pas non plus laisser le désir de voir la douleur disparaître se développer. Il faut comprendre les causes de la sensation désagréable. Il faut observer la douleur à l’endroit précis où elle se manifeste. On voit alors qu’elle change, se déplace, etc. Si nous changeons de posture, nous perdons une occasion de comprendre la nature de cette douleur. De cette façon, la concentration peut s’approfondir très vite.

❸ ājīvapārisuddhisīla. Le moine qui a renoncé et le yogi pendant une retraite doivent accepter patiemment tout ce qui est offert. Un moine ne peut jamais rien demander, même de façon très subtile.

❹ paccayasannissitasīla.

Si nous pratiquons ces quatre types de moralité, nous pourrons très facilement développer l’attention, la concentration et la sagesse.

Dans la vie, nous serons constamment envahis par trois niveaux de pollutions mentales (kilesā) : ① anusaya kilesā (les pollutions latentes qui nous accompagnerons jusqu’à la libération et seront surmontées par paññā) ② pariyuṭṭhāna kilesā (des pollutions qui ne se manifestent que dans l’esprit, la dépression, l’aversion, etc. Elles seront surmontées par samādhi) et ③ vītikkama kilesā (les pollutions les plus grossières qui se manifestent dans les actes et paroles et qui sont combattues par sīla).

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