Dhamma vicaya saṃbojjhaṅgā

Outre sati, les autres saṃbhojjhaṅgā deviennent clairs lorsque la prise de note (résultat de sati) est fermement établie, surtout au moment où l’on voit l’apparition et la disparition de l’objet noté. On comprend bien désormais ce que sont le corps et l’esprit, même si on ne les mentionne pas explicitement. On ne manque plus le moindre mouvement et on le note du début à la fin. Il n’y a plus de confusion et l’esprit qui note pénètre l’objet.

Il sera question aujourd’hui de Dhamma vicaya saṃbhojjhaṅgā. Ici, Dhamma signifie « corps et esprit ». Il faut bien comprendre qu’on n’investigue pas délibérément le Dhamma, c’est plutôt le résultat de sati. Les trois caractéristiques seront perçues naturellement, alors que l’on est capable de distinguer toutes les couches du mouvement. En s’efforçant de maintenir l’attention, 1 minute, 10 minutes, 15 minutes, on parviendra à comprendre la nature d’apparition et de disparition des objets. On verra que l’objet n’est pas solide, car il peut être séparé. Le Bouddha a déclaré que ce qu’il avait compris par sa pratique était très profond et ne pouvait être pénétré aisément. Mais lorsque la prise de note est puissante, elle pénètre le Dhamma, l’esprit devient clair et brille. Nous en retirons de la confiance en nous-même et de la satisfaction, car nous avons le pouvoir de comprendre clairement. Nous devons donc nous soucier uniquement de l’attention.

Mais il faut six qualités pour posséder le facteur de Dhamma vicaya :

1) Il faut s’enquérir de l’enseignement du Bouddha : 4 éléments, 5 agrégats, 12 bases sensorielles, etc.
2) Il faut se purifier intérieurement (être propre et prendre soins de la digestion) et extérieurement (nettoyer sa chambre, le monastère, etc.)
3) Il faut maintenir l’équilibre entre les 5 facteurs : la foi et la sagesse doivent être en équilibre. Si la foi est faible, on peut écouter des enseignements. Il ne faut pas étudier trop car on peut croire qu’on sait déjà tout et qu’il n’est plus nécessaire de pratiquer. Il faut que l’effort et la concentration soient en équilibre. La méditation en marche et assise doivent être en équilibre. Il ne faut pas fournir trop d’efforts en voulant à tout prix atteindre ce que les enseignements décrivent (marcher trop lentement, s’asseoir trop longtemps). Avec une forte concentration, les mouvements deviennent délicats et doux, on risque de somnoler.
4) Éviter les ignorants.
5) S’associer aux personnes attentives.
6) Se remémorer ce que l’on a expérimenté. Pendant la pratique, des pensées liées au Dhamma (non sensuelles) peuvent apparaître (désir d’enseigner, d’aider, etc.) Néanmoins, il vaut mieux ne pas y penser pendant la pratique.

Page précédente