Instructions pour la méditation assise

Comment pratiquer vipassana selon Mahasi et selon les enseignements du Buddha? Lorsque Mahasi Sayadaw recevait des yogis, il donnait les huit préceptes puis une courte expplication de la méditation. À l’époque, les yogis devaient écouter les instructions sur cassette.

Vipassanā, c’est noter tous les objets qui apparaissent aux six portes des sens: voir, entendre, sentir, manger (observer le processus et noter simplement, pour l’instant, manger – nous y reviendrons), toucher et penser ou imaginer. Au début, surtout pour les débutants, il n’est pas possible de tout noter, c’est pourquoi on note d’abord l’objet primaire: le soulèvement et l’abaissement de l’abdomen. On observe le mouvement de l’abdomen, pas l’air qui entre.

Le Buddha a donné des instructions pour la posture: les jambes croisées et le dos droit.

Il est important de noter chaque soulèvement et abaissement. Ainsi, on verra l’abdomen de façon rapprochée, précise et claire. Cela demande de l’énergie mentale. Quel que soit l’objet, il faut le noter attentivement. De cette façon, on accumulera de l’attention et on fera l’expérience de la concentration. Un type de compréhension va apparaître en nous.

Il est très utile et bénéfique de noter l’abdomen au début de la pratique. Ce mouvement est assez vif et facile à noter. On peut le ressentir assez bien. Si toutefois vous avez du mal à le ressentir, vous pouvez poser une main sur l’abdomen. Quand l’esprit sera posé sur l’abdomen, il pourra suivre le mouvement du début à la fin et pourra voir d’autres objets aussi: images, sons, etc. Il pourra les noter sans délai.

Il faut tenter de rester immobile toute l’heure. Si on bouge souvent, surtout la partie supérieure du corps, la concentration ne pourra pas émerger. Les débutants surtout vont ressentir de l’inconfort ou des douleurs après un certain temps. Il faut alors changer d’objet et observer la sensation déplaisante telle qu’elle est, la noter plusieurs fois, patiemment. Quand on pourra la noter de façon continue, un certain type de compréhension va émerger. C’est la même chose pour les raideurs ou les fatigues.

En pratiquant vipassanā, nous voulons connaître ce qui se passe dans notre corps et notre esprit, par nous-mêmes. Au début, il faut lutter contre les ressentis désagréables. Si les douleurs sont fortes, il n’est pas interdit de bouger, mais il faut le faire lentement, doucement et attentivement. De cette façon, un certain type de compréhension peut émerger alors même que nous bougeons.

L’observation de l’objet primaire, ainsi que de nos mouvements physiques, c’est kāyānupassanā. L’observation des ressentis, surtout les douleurs au début, c’est vedanānupassanā. Le yogi qui vient de commencer sa pratique ne parvient pas à se maintenir sur l’objet primaire. L’esprit s’en va et les pensées s’introduisent. Dès qu’il s’en rend compte, il doit les noter et alors elles disparaitront. S’il ne les note pas, il pourrait commencer à aimer ces pensées. Noter les pensées, c’est cittānupassanā. Enfin, dhammānupassanā, c’est noter « voir », « entendre », « sentir », « manger », etc. Si on pratique ainsi, dans quelques jours nous connaîtrons la paix et un certain type de compréhension va émerger.

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