Instructions pour la retraite

Nous sommes très chanceux d’entendre l’enseignement du Buddha. Celui-ci a enseigné dāna, sīla, samatha et vipassanā notamment. Seul ce dernier permet la libération de la souffrance. Comprendre anicca, dukkha et anatta, c’est comprendre les choses telles qu’elles sont réellement. Pour y parvenir, on pratique quatre satipaṭṭhāna.

Kāyānupassanā : en posture assise, on croise les jambes et on maintient le haut du corps bien droit, on se concentre sur le mouvement de l’abdomen à chaque respiration, en respirant naturellement et attentivement. Noter, c’est être conscient et étiqueter. Même les yogis expérimentés auront des difficultés au début. L’effort mental d’observation pénétrante est indispensable. L’effort physique de rester droit sans bouger aussi, afin de favoriser la concentration. Si les douleurs sont trop insupportables, on bouge très attentivement, en notant le mouvement. Toutes les activités physiques, c’est kāyānupassanā.

Vedanānupassanā : Il faut prêter attention aux trois types de ressentis : agréables, désagréables et neutres. Les sensations désagréables dues à la posture seront les premières à se manifester. Noter « douleur, engourdissement, etc. » Si on est patients et que l’on note, tôt ou tard, on expérimentera les ressentis agréables et neutres.

Cittānupassanā. Si l’observation est bonne, on sera heureux, si elle est mauvaise, malheureux. On ressentira parfois l’ennui, la paresse ou la tristesse. Il faut noter tous ces états d’esprit.

Dhammānupassanā. On ne peut traduire ce terme. Il faut être attentifs chaque fois que l’on sent, voit, entend, goûte, touche ou pense, par exemple lorsque l’on mange.

Le Buddha demande de pratiquer avec diligence et ardeur, comme si notre tête était en feu ou qu’on était transpercés par une flèche, sinon on n’expérimentera rien et on ne comprendra rien. Ainsi, au moins, nous ne devrons mourir qu’une seule fois et pas ad infinitum. Sans vipassanā, on ne sait pas ce qui se passe en notre esprit. Désormais, on sait quand des kilesā pénètrent l’esprit ou quand, lorsque nous notons les objets, aucune confusion, aucun attachement ne sont présents. L’esprit est clair et pur, ce qui est le premier bénéfice de la pratique.

Le deuxième bénéfice, lorsque la concentration est puissante, c’est de voir l’enseignement du Buddha, anicca, dukkha et anatta. C’est une connaissance très profonde. Samatha permet seulement d’éliminer les empêchements, vipassanā permet de développer en outre la sagesse et de se libérer de la souffrance.

Il faudra maintenir la continuité de l’attention, ainsi pourrons-nous comprendre la nature du corps et de l’esprit. Le Buddha demande de contrôler les yeux, de se comporter comme un aveugle, pour ne pas reconnaître un objet comme agréable ou désagréable et laisser les kilesā pénétrer. Il demande aussi de se comporter lentement, comme un malade, toute la journée, sinon, l’esprit ne pourra suivre les mouvements. Ce n’est pas facile de suivre l’esprit et nous devons nous remémorer notre intention de comprendre l’enseignement du Buddha. Une fois l’attention établie, cela deviendra facile.

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