Introduction à la retraite : pourquoi méditer, comment méditer

Pourquoi les gens pratiquent-ils ? Les Orientaux s’imaginent l’Occident comme une sorte de paradis, mais en réalité les humains souffrent partout. Nous méditons parce que nous devons solutionner le problème de l’insatisfaction. C’est en fait notre désir qui en est la cause. Parfois les gens croient connaître le bonheur, mais ce bonheur n’est pas réel, il passe et fait à nouveau place à l’insatisfaction. Le désir est par nature insatiable. Si nous obtenons l’objet du désir, le désir veut d’autres objets.

Le Buddha a perçu la souffrance inhérente à la vie : le vieillissement, la maladie et la mort et la renaissance. Dans le quotidien aussi nous souffrons en raison de l’attirance ou de la répulsion pour les objets des sens. Mais la raison principale de notre souffrance, c’est la naissance humaine. Ni+vana signifie libre du désir. Si nous n’alimentons plus de désir, nous ne reprenons plus naissance. On parle de non-mort. La première étape pour le méditant, c’est de reconnaître cette insatisfaction dans sa vie.

Dans le mahāyāna, le but est de réaliser la bouddhéité en perfectionnant les pāramī. Il faut développer compassion et sagesse de concert, pas une compassion ordinaire pour les êtres dont la souffrance est patente, par exemple en Somalie, mais pour tous les êtres. C’est pourquoi la sagesse doit permettre de percevoir la souffrance universelle, qui dépasse l’Ego. Il y a des variations entre le bouddhisme tibétain, chinois, japonais ou coréen, mais chaque fois c’est l’idéal du bodhisatta qui prime. Le theravāda est considéré comme le plus proche de l’enseignement originel du Buddha. Il faut prendre conscience que les problèmes trouvent leur origine dans notre propre esprit et il faut d’abord entreprendre de le purifier avant de pouvoir aider les autres.

① Nos actes et paroles malhabiles s’enracinent dans l’esprit pollué par le désir, l’aversion ou l’ignorance. Sīla purifie notre comportement. Prendre les cinq préceptes ne suffit pas, il faut pratiquer la moralité supérieure du contrôle des sens. Elle servira de fondement à notre pratique. ② Même sans passer à l’acte, une pollution peut habiter notre esprit, par exemple le désir de nuire. En se concentrant sur un objet (samādhi), parfois en s’y absorbant des heures durant (jhāna), les pollutions sont éliminées de l’esprit ③ Une fois sorti de la concentration toutefois, les pollutions ou dispositions latentes (anusaya kilesā) dans l’esprit vont se développer quand la situation le permettra. Pour les déraciner complètement, il faudra développer la sagesse (paññā).

L’enseignement du Buddha se résume à cette purification. Il est très simple et direct mais difficile à mettre en pratique. Dans ce cadre, la prise de refuge n’est pas une conversion, mais l’acceptation du Buddha comme médecin, de la prise du médicament du Dhamma à l’exemple de ceux qui purifient leur esprit (Sangha). Réciter machinalement Buddhaṃ saraṇaṃ gacchāmi ne fait pas de soi un bouddhiste.

Le développement de la concentration demande un puissant effort. Il faut être conscient des objets au moment où ils apparaissent, c’est l’attention. Si nous le faisons de façon soutenue, c’est la concentration. Il n’est pas possible d’être d’emblée conscient de chaque objet qui apparaît et il faut choisir un objet primaire d’attention. Nous choisissons la méthode traditionnelle de l’inspir et l’expir au niveau des narines, mais d’autres méthodes donnent des résultats aussi : l’abdomen ou suivre le trajet de l’air à l’intérieur. Si notre esprit ne reste pas en place, nous pouvons notre mentalement « in » et « out ». S’il ne reste toujours pas en place, nous pouvons forcer légèrement la respiration quelques instants. Essayez de maintenir l’attention 4 ou 5 respirations et d’augmenter graduellement la longueur de l’attention. Ne pas se décourager, car c’est très normal et s’inquiéter ne permet pas de méditer.

Le progrès dépend des efforts consentis. Il faut observer le silence, suivre l’horaire et pratiquer surtout la méditation assise.

Page précédente