La purification de l’esprit

En pratiquant satipaṭṭhāna, tôt ou tard, on obtient les 7 bénéfices de la pratique. Le plus important d’entre eux est l’atteinte du noble chemin et la réalisation de nibbāna, car il ferme la porte des renaissances inférieures. Nous devons comprendre que c’est là le but de la pratique.

Si nous ne pratiquons pas, nous laissons l’esprit aller à sa guise, penser au passé, au présent et au futur et le désir et l’attachement se développent. Nous ne comprenons pas la nature incontrôlable de l’esprit, qui s’envole toujours. Si l’objet est agréable, il sera empli de désir et s’il est désagréable, de chagrin, de peur ou d’inquiétude. Ces pollutions mentales se développeront et nous ne serons ni heureux, ni en paix.

Le premier bénéfice énuméré est celui de la purification. En fonction de nos tempéraments, notre esprit est pollué tantôt par le désir, tantôt par la colère, la peur, l’inquiétude, l’orgueil, la vanité, l’ignorance, etc. Tant que ces souillures sont présentes, nous ne pouvons être heureux.  Le désir peut être faible ou fort (upādāna). Nous n’arrivons plus à nous détacher de l’objet. L’ignorance est l’incapacité à distinguer le bien du mal.

Ces souillures entrent par les six portes des sens, c’est pourquoi, nous devons noter tout ce qui s’y manifeste. Si nous ne le faisons pas, le désir, l’inquiétude, la peur etc., vont se manifester au moment précis où des objets apparaissent au moment de voir, entendre, sentir, goûter etc. L’esprit va alors vers le passé ou le futur et l’inquiétude ou le désir apparaissent. Nous pouvons aussi être dans l’instant présent sans être attentif, avec du désir ou de l’aversion pour l’objet présent.

Il n’est pas possible de noter sans arrêt aux portes des sens, c’est pourquoi nous prenons l’abdomen, toujours présent en nous, comme objet primaire. C’est l’air qui le pousse vers le haut ou le bas. Parfois, la concentration fait apparaître des images plaisantes comme des stupas, des buddhā, etc. ou déplaisantes comme des cadavres, des têtes coupées, etc. Si nous ne notons pas « voir, « voir », le désir ou la peur peuvent apparaître. Si nous sommes bien concentrés, ces images disparaissent dès qu’elles sont notées. Il en va de même pour les sons. Ainsi, nous sommes heureux et en paix. Cette purification de l’esprit n’est que le premier bénéfice énuméré, ce n’est pas le seul but. Le yogi va aussi développer sa compréhension et verra que la vision ne dure pas, que l’esprit qui la note ne dure pas. Il comprendra anicca, dukkha et anatta.

Il est difficile de contrôler l’esprit car il est excessivement rapide. Parfois nous sommes emportés par les pensées pendant 15, 20 ou 45 minutes ! Si nous ne déployons pas d’efforts, nous ne verrons pas les pensées à l’inverse, si nous nous entraînons, nous pourrons saisir le moment même où l’esprit s’apprête à penser. C’est pourquoi le Bouddha a exhorté les moines à ne pas être paresseux.

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