Le bonheur du Dhamma: samādhi et upekkhā saṃbhojjhaṅgā

Au cours de cette retraite de trois semaines, les yogis ont pu se rendre compte qu’il n’était pas facile de maintenir l’attention tout le temps. Le Dhamma est très profond et ne peut être compris par la pensée, l’effort est nécessaire.

Le facteur d’illumination le plus important est sati, les autres facteurs suivent facilement.

Le Bouddha a déclaré : celui qui a expérimenté pīti aura un sommeil heureux et vivra heureux. À l’inverse, la présence des empêchements empêche ce bonheur. Pratiquer le don, en particulier à l’intention du Sangha, ou des pratiquants qui tentent d’éliminer les trois poisons, rend aussi heureux. Prendre les préceptes et réfléchir à notre intention en prenant les préceptes rend joyeux également. Mais la pratique de vipassanā apporte le plus grand bonheur, car une fois que nous l’aurons expérimenté, nous le conserverons.

Lorsque pīti est présent, l’esprit est rivé à l’objet, il n’y a plus d’empêchements et samādhi saṃbhojjhaṅgā est présent. L’esprit devient égal. Lorsque l’on surmonte la sensation douloureuse la première fois, on est presque excité, mais par la suite, l’esprit se sent normal, c’est upekkhā saṃbhojjhaṅgā. Si l’on a expérimenté ces saṃbhojjhaṅgā, on dispose de beaucoup d’énergie et de confiance. On n’arrêtera pas la pratique, mais il faut que notre expérience soit mature pour expérimenter nibbāna. Une fois nibbāna expérimenté, on est heureux avec le Dhamma et on ne s’ennuie plus.

Au temps du Bouddha vivaient le roi Mahākapphina et la reine Anojādevi à plus de 1.500 kilomètres de Savatthi. Ils avaient beaucoup de pāramī en raison des dons de logements et de nourriture fait aux paccekabuddhā du passé. (Un moine ou un paccekabuddhā ne demande jamais rien. S’il a besoin de quelque chose, il attend simplement devant une maison qu’on lui demande s’il a besoin de quelque chose.) Son bon kamma lui apporta la chance d’entendre l’enseignement du Bouddha. Après l’avoir écouté, il demanda à se faire moine avec 1.000 personnes de sa suite. La reine fit de même un peu plus tard. Mahākapphina exprima son bonheur d’être devenu moine, même s’il ne possédait désormais plus rien. Le bonheur des plaisirs sensuels est bref, celui qu’apporte le Dhamma dure longtemps.

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