L’entretien avec le maître

Cet enseignement se base sur un Dhamma Talk donné par U Pandita. Les nouveaux yogis comprennent les instructions mais ne sont pas encore capables de bien les mettre en pratique, ou alors ils en sont capables mais ne savent pas encore comment décrire leur expérience lors de l’entretien. Mahasi sayadaw terminait toujours ses enseignements en expliquant la façon de noter. Le corps et l’esprit se manifestent de façon incessante au travers des six portes sensorielles. Chaque phénomène comprend une dimension matérielle et mentale. L’œil, le son, les odeurs, etc. sont matériels ; la vision, la prise de note, la connaissance sont mentaux. Il faut noter au moment où le phénomène se produit afin de le connaître. Se pencher, s’appuyer, lever le pied, lever la tête, penser, etc. Tout doit être noté jusqu’aux choses les plus infimes. Mahasi utilisait un langage simple compris de tous, mais la mise en pratique reste difficile. Parfois les yogis ont du mal à s’exprimer ou alors ils peuvent être mal à l’aise avec l’enseignement ou l’instructeur.

Pour voir, il faut regarder, et il faut le faire de façon rapprochée et précautionneuse. On ne pourra décrire l’objet observé que si on le regarde, avec sati et paññā. Le Mahāsatipaṭṭhāna sutta explique qu’il faut observer le soulèvement et l’abaissement du début à la fin (sabbakāyapaṭisaṃvedī), ce que confirme le commentaire (ādimajjhapariyosāna). L’observation devrait démarrer dès le tout début du soulèvement et la note mentale devrait cesser en même temps que l’objet. On pourrait demander s’il est utile de demander l’impossible. L’instructeur le fait car il veut que le yogi fournisse l’effort nécessaire.

Lors de l’entretien, le yogi devrait dire 1 s’il a été capable de noter le processus entier et 2 si oui, décrire ce qu’il a vu. Il faut pouvoir décrire l’objet principal. Évoquer les objets secondaires est une perte de temps. A-t-il vu la forme ou la manière (ou la situation ou position) ? Ces deux aspects peuvent être observés si la concentration est présente, mais la véritable nature (mouvements, vibrations, etc.) n’apparaîtra que lorsque le yogi parviendra à pénétrer l’objet avec la sagesse.

U Pandita conseille d’observer d’abord l’objet primaire. Ce qui importe, c’est d’observer, ce que l’on voit importe peu. Il n’y a pas de « bonne réponse ». Si des inconforts se manifestent après quelque temps, il faut pouvoir les observer. La douleur augmente-t-elle, diminue-t-elle ? Si l’esprit quitte l’objet comme le veut sa nature, il faut noter, peu importe que les pensées soient saines ou malsaines. Enfin, il faut noter les dhamma (phénomènes naturels) comme la paresse, l’agitation, l’inquiétude, le doute, la clarté, le plaisir, le confort, etc. Comment a-t-on noté cet objet et qu’a-t-on appris ?

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