Les 4 types de vérités

Du fait de notre méconnaissance des quatre nobles vérités, nous errons dans le saṃsāra et sommes condamnés à éprouver toutes sortes de souffrances. Avant de parler de celles-ci néanmoins, il faut évoquer les différents types de vérités : vacīsacca, sammatisacca, paramatthasacca et ariyasacca.

La première, la déclaration de vérité, peut, indépendamment des autres, bénéficier au monde.

Premier exemple : dans le vatta sutta, le futur Bouddha est un bébé caille abandonné par ses parents en raison d’un feu de forêt. Sans refuge, il réfléchit à la moralité, la pureté, la bienveillance et la vérité qui existent dans le monde puis déclare : je ne peux voler ni marcher et mes parents m’ont laissé, puisse ce serment de vérité écarter le feu.

Second exemple : le roi Asoka demanda si quiconque pouvait remédier à une inondation en cours. La prostituée Bindumatī se présenta à la surprise générale. Elle prit les préceptes, contempla les vertus du Bouddha, rayonna l’amour bienveillant envers tous les êtres et ensuite déclara : en raison d’un mauvais kamma, je suis devenue prostituée, mais je n’ai jamais fait de distinctions entre mes clients riches ou pauvres, puisse cette déclaration de vérité repousser les eaux du Gange.

Le troisième exemple est tiré des Jātaka : un ermite délivrait un sermon à un couple dont l’enfant jouait à l’extérieur. Ce dernier fût mordu par un serpent. Le couple pria l’ermite de sauver l’enfant. Sans médicaments et impuissant, l’ermite déclara : j’ai été heureux les sept premiers jours de ma vie d’ermite seulement, et plus jamais ensuite. Je ne l’ai jamais avoué par crainte des critiques, puisse ce serment sauver l’enfant. L’enfant ouvrit seulement les yeux. Le père ensuite déclara : depuis tant d’années je fais des donations sans conviction. Par peur des critiques je ne l’ai jamais dit. Puisse cette vérité sauver l’enfant. Celui-ci s’assit seulement. La mère rechignait à parler mais finalement avoua haïr son mari qui ne l’avait épousé que pour obtenir la dot. Sur ce, l’enfant fût complètement guéri. Le serment de vérité est souvent utilisé aujourd’hui en Birmanie comme moyen de réaliser ce que l’on souhaite du fond du cœur.

Le deuxième type de vérité est la vérité conventionnelle qui nous permet de communiquer avec les autres. On ne peut complètement l’ignorer (affirmer par exemple que tuer n’est pas grave puisque l’individu est un concept) ni s’y attacher excessivement. Lorsque l’on médite cependant, il faut écarter ce type de vérité.

La vérité ultime est quadruple : citta (l’esprit dont la nature est de connaître l’objet), cetasika (les facteurs mentaux qui accompagnent et suivent chaque occurrence de l’esprit, sain ou malsain), rūpa (la matière qui ne connaît rien, est instable et est douloureuse.) et nibbāna, la cessation de la matière et de l’esprit.

Les quatre nobles vérités, en bref, sont la vérité de la souffrance, de son origine, de sa cessation et du chemin qui mène à sa cessation. Ce sont les vérités dont la connaissance rend les êtres nobles.

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