Les 5 padhāniyaṅgāni

La foi. Les Orientaux la possèdent en raison de leur éducation. Mais croire aux vertus du Bouddha sur la base de ce qu’on a expérimenté par soi-même est une forme plus élevée de foi. Si nous ne croyons pas au Buddha, croire que les bonnes actions, paroles et pensées amènent de bons résultats et vice versa est un niveau de foi suffisant pour pratiquer.

Une bonne santé. Personne de nos jours n’est en parfaite santé, mais une bonne digestion et un bon sommeil procurent un niveau de santé suffisant pour pratiquer.

L’honnêteté. Nous devrions être francs et ouverts lors de l’entretien. Il ne faut ni être trop timide ni trop prétentieux. Il faut être réaliste.

Ces trois qualités suffisent au début. Si on les possède, même à un faible degré, l’instructeur pourra nous aider.

La méditation permet, dit-on aujourd’hui, de diminuer le stress. Mais le premier bénéfice énuméré dans le satipaṭṭhāna sutta est la purification. En maintenant l’esprit sur l’objet en effet, les pensées malsaines qui nous rendent malheureux sont écartées, l’esprit stabilisé. Nous pouvons nous en rendre compte par nous-mêmes. Si on entend parler de ces bénéfices, le désir de les obtenir va apparaître en nous.

L’effort d’aller à l’objet à chaque seconde. La puissance du mental dépend de la continuité de l’attention, les trous permettant aux empêchements de s’immiscer, comme l’illustre la métaphore du pont suspendu large d’un pied qui demande une attention sans faille. Il faut ramener sans cesse l’attention à l’objet dès que nous réalisons que nous nous en sommes éloignés. Ainsi, les trous vont se raréfier. Il est important aussi d’aller lentement, comme l’illustre l’analogie de la charrette qui transporte des jarres d’eau sur une route cahoteuse ou celle du chasseur de grenouilles qui s’empresse de remplir son sac pendant que celles qui ont été attrapées s’échappent du sac à son insu.

Les douleurs sont quelque chose de naturel qui se produit à notre insu dans la vie quotidienne. Une fois apparues, il faut les observer jusqu’à leur disparition complète, car elles perturberont l’observation de l’objet primaire. Avec samatha, il est facile de ressentir rapidement des sensations agréables. Mais avec vipassanā, il faut investiguer les douleurs: à quel point sont-elles terribles ? Pénètrent-elles la chair, les muscles, les os ? Augmentent-elles ? Diminuent-elles ? Lorsque la douleur s’amplifie, comme lors d’une bataille, nous attaquons si nous sommes en position de force et nous menons une guérilla si nous sommes en position de faiblesse, décochant une flèche de temps à autres à la sauvette. Si nous revenons à l’observation de l’objet primaire néanmoins, nous devrons déployer de gros efforts pour ne pas être attirés vers la sensation douloureuse. Si la concentration se renforce, nous pouvons revenir à la charge. Si l’ennemi est décidément trop fort, nous pouvons nous replier, càd changer de posture, mais en bon ordre et sans débandade.

La capacité à voir l’apparition et la disparition rapide des phénomènes.

Page précédente