Les cinq padhāniyaṅga et les trois niveaux de l’effort

Il y a cinq facteurs de l’effort (padhāniyaṅga). 1) La foi. Pour un oriental, la foi dans le Bouddha va de soi, pour un occidental, le niveau minimal de foi pour pouvoir pratiquer est la croyance dans le kamma et ses effets, que les actes positifs ont des effets positifs et négatifs, des effets négatifs. 2) La bonne santé. Celle-ci est difficile à évaluer de nos jours. On peut la définir comme la capacité à bien digérer et à bien dormir. 3) L’honnêteté. Ne pas prétendre posséder des qualités que l’on n’a pas ou cacher des défauts. 4) Fournir un effort continu jusqu’à l’atteinte du but final. Les yogis qui ont déjà de l’expérience et savent les bénéfices que l’on retire de la pratique, comme le calme ou la pureté de l’esprit, sont prêts à fournir cet effort. Il y a trois niveaux d’effort : celui de venir au centre et de développer l’attention, c’est l’effort initial. Il faut continuellement aller vers l’objet qui apparaît en méditation assise, en marche et pendant les activités quotidiennes, y compris les phases de transition entre les différentes activités. Si l’effort est continu, la concentration apparaît (l’esprit ne quitte plus l’objet). On comprend les instructions et pourtant la paresse s’installe, car on ne comprend pas encore vraiment les bénéfices. Le deuxième niveau d’effort, l’effort persistant, est alors nécessaire. Lorsque le yogi est convaincu des bénéfices de la pratique, le désir de pratiquer apparaît, il développe le courage face aux difficultés. Avec l’attention continue, il est satisfait. Il risque alors de relâcher son effort. C’est pourquoi le troisième type d’effort doit être invoqué : l’effort culminant. Celui-ci va se développer progressivement. 5) Voir les apparitions et disparitions des phénomènes physiques et mentaux. Lorsque l’effort devient puissant, l’esprit devient pur et calme (passaddha). Cette qualité existe à l’état embryonnaire simplement lorsque l’on entend parler du Dhamma, mais ici elle est beaucoup plus forte car on comprend par soi-même que l’esprit est distinct de la matière et le lien de causalité entre les phénomènes. Lorsque l’on réalise plus tard les apparitions et disparitions, pīti et sukha sont également présents. À ce stade, le méditant est devenu un véritable yogi capable de déployer les trois types d’efforts.

Une histoire des Jātaka illustre la qualité de l’effort. Le bodhisatta était alors le chef d’une caravane de marchands lors d’une traversée du désert. Au dernier jour de marche, les marchands se trompent de route ; le bodhisatta les rattrape. Ils sont découragés, mais le bodhisatta garde la foi. Il indique un endroit où creuser pour trouver l’eau. Une immense pierre ne le décourage pas et finalement ils parviennent à l’eau. En résumé, la foi apparaît parce qu’il y a quelque chose à obtenir.

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