Les cinq padhaniyaṅga et les trois niveaux de l’effort

Les cinq qualités de la confiance, de la santé, de l’honnêteté, de l’effort et de la compréhension doivent être développées par le yogi pour comprendre clairement l’enseignement du Buddha, la véritable nature impermanente, insatisfaisante et insubstantielle des phénomènes qui nous constituent. Ainsi, on peut atteindre l’illumination.

❶ Il faut d’abord avoir confiance en soi et ensuite se décider à suivre les instructions. Si nous ne croyons pas en le Buddha, le Dhamma et le Sangha, nous ne croirons pas qu’il soit possible de purifier son esprit, de vaincre la chagrin et les lamentations, surmonter la douleur et le mécontentement et atteindre nibbāna, et nous n’effectuerons pas le travail. Il faut croire aux êtres nobles (ariya sangha) qui ont éliminé tout ou partie des pollutions mentales. Lorsque l’on prend les préceptes, on commence par rendre hommage au triple joyau (buddhaṃ pujemi, …). Il ne s’agit pas d’une foi aveugle, mais d’une foi enracinée dans notre expérience.

❷ Il faut être fort mentalement et physiquement car on ne peut se reposer de toute la journée. Le Buddha a dit qu’on ne savait pas combien de temps il nous restait à vivre, quelle maladie nous emporterait, la date de notre mort, le lieu où nous reposerons et quelle serait notre prochaine existence. Il nous exhorte à pratiquer avant d’être vieux, malade ou mort.

❸ Il faut rapporter honnêtement au professeur comment nous avons pratiqué, si nous avons pu observer tous les objets, et ce que nous avons observé dans ce cas. Il ne faut rien inventer. Cette qualité est cruciale.

❹ Sans effort ardent (ātāpa), il n’est pas possible d’y parvenir. À l’assise, il faut maintenir le dos droit, c’est l’effort physique. L’effort mental consiste à noter tout ce qui se manifeste dans le corps et l’esprit, pas seulement le soulèvement et l’abaissement mais aussi les pensées, imaginations et contacts sensoriels. Il faut être déterminé à maintenir l’attention toute la journée. Si l’énergie physique est faible, l’énergie mentale faiblit aussi, nous ne savons plus comment est disposé notre corps.

Il y a trois types d’efforts : ① l’effort initial (ārambha dhātu) On porte l’attention sur le mouvement sans voir encore les détails ② l’effort libérateur (nikkamma dhātu) Dès que l’on ressent les mouvements de l’abdomen, on ne s’ennuie plus, les pensées négatives n’apparaissent plus et la confiance se renforce. On commence à noter de façon plus diligente pour ressentir encore plus clairement ③ l’effort progressif (parakkama dhātu). Au début, on ne voit que la partie centrale de l’objet, mais peu à peu, on voit le début et la fin. Une compréhension spéciale apparaît. D’autres sensations telles que la dureté, la chaleur, etc. apparaissent dans le corps. À terme, on développe la compréhension claire et complète (sampajañña)

❺ La compréhension claire des choses telles qu’elles sont réellement. Il ne faut pas la rechercher, elle vient naturellement avec l’attention.

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