Les méditations protectrices : buddhānusati, etc.

Nous devrions être heureux de notre vie car nous avons la chance de vivre une époque où l’enseignement du Buddha est toujours donné, malgré qu’il soit mort voici 2500 ans. La lignée de Kassapa s’est perpétuée jusqu’à aujourd’hui. Avant de mourir, le Buddha demanda aux moines si des doutes, des questions ou des reproches persistaient dans leur esprit, mais tous gardèrent le silence. Le Buddha avait dit que les règles mineures pouvaient être omises, mais comme on ne savait pas quelles règles étaient mineures, toutes furent conservées.

Le Buddha voulait atteindre l’omniscience (sabbaññuta) afin d’aider tous les êtres à échapper à la souffrance. Il pratiqua 6 années d’austérité en n’ayant plus que la peau sur les os. Après avoir atteint son but, il enseigna sans relâche, ne dormant que 2 heures la nuit et parcourant le monde au matin de son regard pour repérer les personnes susceptibles d’atteindre la libération et se rendre chez elles. Parfois un Buddha apparaît dans le monde quand la durée de vie est de 10.000 ans. Il enseigne alors sporadiquement car les gens n’aiment pas entendre parler d’impermanence, de souffrance ou de non-soi. Mais le Buddha historique ne perdit pas une minute pour enseigner en raison de la brièveté de la vie.

Le Buddha n’établissait aucune distinction entre khattiyā brāhmaṇā vessā ou suddā. Son cousin Anuruddha fut ordonné peu après Upāli le barbier, perdant sa préséance et lui devant le respect en raison de l’ancienneté. Son enseignement s’adresse à tous les êtres.

Il donna autrefois un enseignement sur l’attention à la mort (maraṇasati) aux bhikkhū, leur demandant d’être attentifs, mais ceux-ci ne parvenaient pas à prêter attention. Une jeune fille qui écoutait le sermon cependant comprit l’enseignement. U Pandita a l’habitude d’enseigner les quatre méditations protectrices lorsqu’il dirige une retraite : buddhānussati, mettābhāvanā, maraṇasati et asubhabhāvanā. Il faut pratiquer maraṇasati en se disant : « ma vie ne durera pas, la mort est certaine, la vie se terminera par la mort, la mort est inévitable, la vie est incertaine, la mort est certaine. » Une yogi rechignait autrefois à s’appesantir sur le sujet mais finalement elle récita ces phrases avec entrain.

Le Buddha interrogea des moines qui pratiquaient maraṇasati, l’un répondit que pratiquer 1 journée lui suffisait à contempler la mort, le second dit qu’une heure suffisait et le troisième, un moment. Le Buddha loua le troisième. Cette pratique est bénéfique : nous cultiverons un esprit positif sachant que nous pouvons mourir à chaque instant.

Nous pouvons aussi contempler les 32 parties du corps. Si nous n’avons pas beaucoup de temps, nous pouvons en contempler seulement cinq : cheveux, poils, peau, ongles, dents en visualisant leur aspect répugnant. Le jeune Rewata, frère de Sāriputta, fiancé à 7 ans, atteignit ainsi l’illumination alors que son prof l’avait instruit pour cette technique et qu’on lui rasait la tête. On peut consacrer quelques minutes à ces quatre méditations protectrices, par exemple après la pratique quotidienne de Buddhānussati et mettābhāvanā, ainsi atteindrons-nous le calme.

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