Les trois types d’actions méritoires (puñña)

  • Les mérites amènent un bonheur spécial dans cette vie. Ils sont de trois types: dāna, sīla, bhāvanā. Puñña (purification) kiriya (ce qui doit être fait sans faillir) vatthu (base) = la base des actions méritoires.
  • Qui pratique dāna donne quelque chose au lieu de l’utiliser pour lui-même. Il peut être motivé par le respect ou par le souhait de voir d’autres comblés. Afin que le don soit de qualité, il faut qu’il soit fait sans arrière-pensée égoïste, pour être aimé par exemple. Le don réduit l’avidité. S’il est motivé par le souhait du bien-être d’autrui, il renforce la qualité de l’amour bienveillant (mettā) et diminue la haine, s’il est motivé par la compassion (karuṇā), il surmonte la cruauté. Il développe aussi la capacité à se réjouir du bonheur d’autrui (muditā). Enfin il amène naturellement des bénéfices matériels (qu’il ne faut pas rechercher) et apprend à se sentir comblé.
  • Sīla est le contrôle des actions physiques et verbales, qui nous rend réellement humain. Elle développe la capacité à penser au préalable si l’action est bénéfique et appropriée. On évitera les quatre dangers (auto-condamnation, les reproches, la sanction de la loi ou la vengeance de la personne lésée et un futur malheureux dans cette vie ou la suivante). Le don ouvre la voie à la moralité car tuer, voler, l’adultère, le mensonge visant à nuire, etc. sont accomplis dans des buts égoïstes.
  • Bhāvanā commence par l’effort et le ciblage de l’objet afin de le percevoir dès son apparition. Il faut aller vers le contact sensoriel ou vers le soulèvement et l’abaissement comme à la rencontre d’un visiteur. Si on le perçoit au début on sera capable de rester avec l’objet.
  • Histoire inspirante du novice de 7 ans Paṇḍitadāraka qui suivait Sāriputta à la tournée d’aumône et demanda « l’eau qui n’a pas de conscience peut-elle être guidée ? » en voyant des paysans creuser un drain, puis « le travail du bois peut-il produire quelque chose d’utile ? » et se demanda pourquoi il ne pourrait pas lui-même dompter l’esprit. Plus tard les dieux ralentirent Sāriputta qui s’apprêtait à lui rendre visite afin qu’il ait le temps d’atteindre l’état d’arhat. Le vers 80 du Dhammapada dit : udakañhi nayanti nettikā, usukārā namayanti tejanaṃ. dāruṃ namayanti tacchakā, attānaṃ damayanti paṇḍitā. (les paysans drainent l’eau, les fabricants de flèches redressent les fûts, les charrons travaillent le bois, les sages se disciplinent eux-mêmes.). Cette histoire nous montre que nous pouvons accomplir ce travail nous-mêmes et que nous avons besoin du soutien des autres afin d’y parvenir sans être dérangés.

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