L’objet de samatha et l’objet de vipassanā

Bien qu’il s’agisse ici d’une retraite vipassanā, nous devrions pratiquer samatha à n’importe quel moment et dans n’importe quelle posture, si du moins nous le souhaitons. Les réflexions sur les attributs du Bouddha, du Dhamma et du Sangha font partie des 40 pratiques de samatha. En réfléchissant par exemple attentivement à la première qualité du Bouddha, arahaṃ, l’élimination totale des pollutions mentales, en la ressentant, nous purifions notre esprit, atteignons la concentration et même les jhāna.

Le rayonnement de Metta aussi est l’une des 40 formes de samatha. Nous le pratiquons brièvement tous les matins. Nous devrions le pratiquer attentivement. C’est beaucoup plus simple que vipassanā car il n’y a qu’un seul objet, et si l’esprit décroche, il ne faut pas le noter mais seulement le ramener à cet objet.

Dans la pratique de vipassanā, il y a 6 objets : les objets des 6 sens. Même si nous sommes censés les noter tous, au début, c’est impossible. Nous ne devrions pas nous en inquiéter, mais suivre les instructions respectueusement et pratiquer diligemment. Lorsque nous sommes capables de suivre l’objet primaire, tous les autres objets viennent naturellement à notre attention. Nous sommes ainsi amenés à rencontrer divers états d’esprit et divers ressentis, surtout désagréables au début. Nous expérimentons ce que le Bouddha a enseigné : les 4 éléments, les agrégats, les bases sensorielles, etc.

Ainsi, lorsque l’abdomen se soulève et s’abaisse, nous expérimentons l’élément air, lorsque nous bougeons aussi, il s’agit de l’élément air, car sans la présence d’air dans la main par exemple, nous ne pourrions la mouvoir. Malgré la présence très claire de l’air, nous n’en n’aurions pas conscience si nous ne le notions pas. Lorsque nous mangeons, nous devrions être conscients de l’entièreté du processus, et si nous ne le pouvons pas, nous devrions au moins noter « mâcher ». C’est l’air aussi que nous expérimentons lorsque nous remarquons que les lèvres ou la langue bougent. L’élément terre aussi si nous ressentons le contact entre les dents.

Au plus nous sommes attentifs, au plus nous pouvons noter de détails dans le corps et l’esprit que le maître de méditation ne peut mentionner tous. Même si nous ne le notons pas, nous pouvons ainsi par exemple remarquer un clignement des yeux. Là aussi, c’est l’élément air. La sagesse procède de l’attention, ainsi, lorsque nous notons les éléments, nous réalisons qu’il n’y a pas de «je».

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