Méditation en marche

La phrase du mahāsatipaṭṭhāna sutta sur laquelle se basent les instructions pour la marche est « gacchanto vā gacchāmī’ti pajānāti ». On la pratique en partie pour soulager les raideurs de l’assise mais surtout pour développer l’attention. Cette dernière n’est pas aussi stable qu’à l’assise car il faut passer d’une jambe à l’autre, et l’effort à fournir est plus grand.

On énumère 5 bénéfices à cette pratique : elle rend capable d’effectuer de longues marches, développe la capacité à l’effort physique et mental, prévient les maladies en assurant une bonne circulation du sang et une bonne digestion, assure une concentration durable.

Cette pratique permet de comprendre comment le corps et l’esprit sont liés. Sans l’esprit, le corps est comme un cadavre ou un ventilateur que l’électricité n’alimente plus. Il ne connaît rien. L’esprit et les facteurs mentaux qui l’accompagnent à l’inverse ont la caractéristique de connaître l’objet. En allant très lentement seulement, on peut comprendre comment corps et esprit sont liés. Mais avant d’atteindre cette étape, il faut développer graduellement l’attention.

Avant de pratiquer la marche, il faut se déterminer à ne manquer aucun pas et être confiant que la purification de l’esprit s’ensuivra. Il ne faut pas prêter attention aux sons et aux pensées et se préoccuper seulement de l’effort d’atteindre l’objet et de le viser correctement (pour que l’observation soit bien synchronisée avec l’objet). On commence par faire une note par pas. Après l’assise, il faudrait marcher relativement vite pour évacuer la raideur et trouver un rythme naturel. Lorsque cela devient aisé, passer à deux notes par pas. Cet exercice demande un effort accru. Puis passer à trois notes par pas. Il faut maîtriser les trois méthodes et les appliquer selon ce que la situation requiert. On développera parfois plus effectivement l’attention en allant vite.

Au début, on manquera souvent l’objet mais il ne faut pas se décourager. Lorsque l’on parvient à maintenir l’attention sur l’objet du début à la fin, on commence à voir les concepts de forme et de manière et ensuite la véritable nature (légèreté, etc.) distinctement et non plus de façon mélangée comme précédemment. Les pollutions mentales comme la somnolence, le désir ou la malveillance sont écartées.  L’attention protège l’esprit. Les intentions aussi deviennent manifestes et l’on comprend que tout à une cause et que l’esprit conditionne la matière et vice versa. Cela vient naturellement sans que l’on doive s’en préoccuper.

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