Noter les pensées, manger modérément et rester éveillé

Le Buddha a enseigné trois qualités à posséder :

❶ indriya guttadvāra. Bien garder les facultés sensorielles. Il nous faut lutter pour nous débarrasser des quatre āsava. Nous avons vu comment garder les cinq premiers sens hier et avant-hier, aujourd’hui nous verrons comment garder le sixième : l’esprit. Même si l’exposé se base sur les textes, le yogi peut s’appuyer sur sa pratique de sati pour comprendre. Sati nous rend forts. Lors d’un contact avec un objet mental, le yogi ne saisit pas les caractéristiques générales de l’objet (un homme, une femme…) ni les parties (œil, etc.). S’il est vigilant, il parvient à noter respectueusement chaque soulèvement et abaissement un certain temps. Mais l’esprit se met à penser et souvent le yogi n’est pas capable de voir les pensées apparaître à la porte de l’esprit. S’il ne note pas immédiatement la pensée, la pensée deviendra plus forte, le yogi visualisera des objets plaisants sensuels ou des objets déplaisants, tous deux néfastes (akusala) et dépourvus d’existence réelle. Il se peut qu’il voie des objets inspirants qui procurent la foi, ce qui est profitable (kusala). S’il parvient à noter tout de suite, il verra la pensée disparaître. S’il peut noter de près les activités des sens, voir, entendre, etc., le désir ne se manifestera pas et les pollutions mentales ne pourront pénétrer l’esprit.

❷ bhojane mattaññutā. Manger avec modération implique une réflexion appropriée de l’usage de nourriture qui n’est pas consommée pour l’amusement, l’embellissement, la complexion ou le plaisir sensuel mais pour l’équilibre entre les quatre éléments, la santé, la protection contre les maladies, l’élimination des maladies déjà présentes et pour pouvoir pratiquer l’étude du bouddhisme et la méditation. Il faut manger attentivement, une bouchée à la fois et renoncer aux quatre ou cinq dernières bouchées et puis boire, pour éviter une digestion difficile.

❸ jāgariyānuyoga. Il faut être alerte tout le temps, emporter l’attention avec soi partout. Lors de la première partie de la nuit, jusque 22h ou 23h environ, il faut pratiquer avec diligence. Ensuite il faut dormir environ 4h ou 6h au maximum chez Mahasi. Il faut s’endormir avec l’intention de se réveiller attentivement, c’est très important. La troisième partie de la nuit commence vers 2h ou 3h et termine vers 6h.

L’une des qualités du Buddha est vijjācaraṇa : il est doté des trois connaissances (vijjā) : remémoration des vies passées, œil divin et destruction totale des āsava ; ainsi que des 15 conduites parfaites (caraṇa), parmi lesquelles les trois énumérées ci-dessus. Le Buddha ne dormait que deux heures la nuit, sa grande compassion le poussant à se consacrer aux autres.

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