Octuple sentier : le bouddhisme, une pratique ouverte à tous

Le bouddhisme est populaire aujourd’hui en Orient et en Occident. Il s’agit avant tout d’un art de vivre qui peut être pratiqué par tous quelle que soit la race ou la religion. La voie bouddhiste est le noble octuple sentier qui se divise en sīla (s’abstenir de paroles et d’actes susceptibles de nuire aux autres), samādhi (contrôler ses émotions et pensées et éviter ainsi tous les problèmes de la vie), paññā (il ne s’agit pas d’une compréhension ordinaire qui procède du raisonnement, de la comparaison, de l’analyse logique ainsi qu’elle est enseignée à l’école mais de l’expérience. Le taoïsme aussi affirme que la vérité ultime ne peut être comprise par l’intellect et l’hindouisme, que la vérité ne peut s’exprimer en mots mais doit être expérimentée. On ne peut connaître la saveur d’une mangue qu’en la goûtant.) Bref, le bouddhisme est pragmatique et peut être appliqué par tous.

Le Dhamma possède plusieurs qualités : ❶ svākkhāto (bien exposé) ; ❷ sandiṭṭhiko (il portera ses fruits dans cette vie même, il ne faut pas, comme dans d’autres religions, croire en la promesse de résultats futurs : nous constatons que nous sommes plus calmes et heureux en pratiquant sīla et samādhi. Lorsque le méditant maintient son esprit sur l’objet primaire, celui-ci est accaparé et les pollutions ne peuvent le pénétrer. Il devient calme et pur) ; ❸ akāliko (les résultats peuvent se manifester à tout moment. Ils ne sont pas prévisibles comme la graine dont on peut prévoir le fruit); ❹ ehipassiko (Dans le Kālāma sutta, le Buddha répond aux brahmanes qu’il leur faut examiner la valeur des différents enseignements qui leur sont proposés en voyant pour eux-mêmes s’ils apportent de bons résultats. Il ne faut pas adopter un enseignement sur la base de la tradition, sur l’autorité d’écritures ou du professeur ou par habitude familiale. Le bouddhisme est aussi comparé par le Buddha à un radeau qui peut être abandonné une fois qu’il a rempli sa fonction. Il reprocha à certains disciples de s’attacher trop à sa personne, insistant sur la nécessité de pratiquer plutôt que de manifester une dévotion exagérée.)

Le Buddha n’a pas voulu fonder une religion mais expliquer comment fonctionnent les choses. Il a été le premier à permettre aux castes inférieures et aux femmes de pratiquer une voie de libération à l’égal des autres, indiquant que les différences entre les êtres n’étaient pas fixées à la naissance mais dépendaient du kamma passé. Nous sommes les architectes de nos vies. Il faut accepter le kamma passé mais nous pouvons agir sur le kamma présent. Les brahmanes voulaient apaiser les dieux en sacrifiant des animaux, affirmant que l’animal montait droit au ciel. Dans ce cas rétorqua le Buddha, pourquoi ne pas sacrifier père et mère ? Son enseignement était révolutionnaire et il a dit lui-même qu’il allait à contre-courant.

Le bouddhisme est donc un art de vivre mais aussi une religion, car il enseigne une voie de libération.

Page précédente