Pīti saṃbojjhaṅgā

Pīti se traduit par joie, plaisir, bonheur, ravissement, etc. Il survient lorsque l’attention est bien établie et l’esprit stable.

Le bonheur des plaisirs sensuels, inné, ne demande aucun entraînement. Le bonheur du Dhamma en revanche demande de l’entraînement et l’isolement.

Lorsque nous portons l’attention, nous pouvons tout noter, le feu des pollutions mentales ne brûle plus en nous, l’esprit est dans le confort. Les divers états d’esprit comme l’orgueil, la dépression, la jalousie, l’inquiétude, etc. sont perçus comme impermanents. Nous ressentons un état d’esprit positif, il s’agit de pīti. Lorsque l’esprit décroche, nous avons désormais le pouvoir de le noter immédiatement. Autrefois, nous pouvions être dans les pensées pendant 59 minutes sur une heure de méditation. Nous aimons les pensées car nous pouvons tout être en pensée.

Khuddikā pīti : (joie mineure) Elle ne peut être perçue qu’avec la méditation : chair de poule, fraîcheur, chaleur, ravissement. Lorsque l’esprit vagabonde de tous côtés nous ressentons plutôt la paresse ou l’ennui.

Khaṇikā pīti : Parfois, nous ressentons que le corps s’élève ou s’enfonce. Nous ressentons le confort même lorsque nous sommes assis au sol. L’élément feu est de quatre types, dont santappana tejo (s’il est insuffisant, on attrape un rhume) ; ḍaha tejo (fièvre) ; pācaka tejo (feu digestif). Lorsque ces feux sont en équilibre, nous sommes en bonne santé et ressentons une forme de chaleur comme si nous étions enveloppés d’une couverture (u.nha/ushna tejo). Parfois nous pourrions ressentir la paix, comme de la fraîcheur en nous.

Okkantikā pīti : Parfois, nous pourrions expérimenter du mouvement dans les lèvres, les joues ou les bras, comme des vagues de joie, comme portés sur une route.

Ubbegā pīti : la joie qui élève et exalte. Parfois nous avons l’impression que notre corps flotte dans les airs. Au cours de la marche, nous pourrions ne pas sentir le toucher du sol, le corps est léger. Le commentaire rapporte l’histoire d’une fille sur le point d’accoucher qui désirait rejoindre une procession au sommet de la colline où se trouvait une pagode (cetiya) et qui fût portée au sommet par une forte dévotion.

Pharaṇā pīti : la joie qui imprègne les 6 sens. Lorsque nous pouvons voir la nature d’apparition et de disparition, l’esprit est pur et propre, tous les organes sensoriels deviennent limpides. Les yogis rapportent parfois que leur vue est très claire, leur ouïe perçoit des sons très fins, des parfums très doux sont perçus, etc.

Ne pas s’inquiéter si nous n’avons pas eu ces expériences et ne pas s’en préoccuper. Tenter seulement d’être attentifs. Parfois nous les avons expérimentées mais ne savons pas comment l’exprimer. Les yogis sont encouragés à parler de l’objet primaire.

Nous pourrions être amenés à expérimenter ces types de pīti si nous pratiquons avec diligence, si nous réfléchissons aux attributs du Bouddha, du Dhamma et du Sangha, si nous nous remémorons notre observation des préceptes, notre générosité, notre comportement semblable aux déités, la paix que nous avons gagnée en méditant, l’association aux personnes raffinées et douces, les enseignements inspirants.

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