Progrès et vues justes

Visākhā, disciple laïque du Buddha à Sāvatthi, sotāpanna à 7 ans, donatrice du Pubbārāma (situé à l’Est de la ville) offrait tous les jours de la nourriture aux moines. Un matin, elle envoya sa servante convier le Buddha et ses disciples au repas de 11h. Mais la servante ne trouva que des hommes nus qui se douchaient dans la pluie et les prit pour des ermites ascétiques. Après le repas, Visākhā demanda l’autorisation d’offrir aux moines des robes de bain. Le Buddha demanda quel bénéfice elle attendait de son don et Visākhā répliqua que cela la rendait heureuse. Le Buddha acquiésça en disant sādhu trois fois. Au tout début, les laïcs ne savaient pas comment offrir aux moines. Ceux-ci n’étaient pas autorisés à accepter quoi que ce soit des laïcs. Ils se débrouillaient en cousant des bouts de tissus récupérés ici et là. En offrant des repas aux yogis qui cherchent à se débarrasser de leurs impuretés et qui atteindront peut-être l’illumination, le laïc se réjouit.

Le Buddha répondit donc à la troisième question de Sakka que le bonheur du Dhamma surpassait tous les autres bonheurs. Il fait référence à l’état d’arhat mais nous pouvons expérimenter ce type de bonheur au cours de la pratique. Au début, il est difficile de noter les objets, mais à force de noter, l’attention se développe, on devient capable de voir les objets, les différentes phases et de surmonter les empêchements en les notant. Après deux semaines, les yogis font des rapports clairs et détaillés. La réponse est toutefois encore parfois incertaine. Mais quand l’attention est forte, il n’y a pas de confusion entre les objets, on constate qu’il n’y a rien en dehors de l’objet et de l’esprit qui le note. C’est la purification des vues (diṭṭhi visuddhi). En notant « assis », on perçoit le corps droit, les jambes repliées. En notant « toucher », on perçoit le contact avec le sol et on expérimente douceur, dureté, chaleur, brûlure selon les cas. Par moments peut-être, le toucher de l’air au niveau des narines va nous apparaître, à d’autres, un vide au niveau de l’estomac et des gargouillements. Si le yogi note « faim », il comprend que c’est dû à la faim. Parfois, les mouvements se feront imperceptibles et la note mentale cesse par conséquent. S’il veut se gratter et si son attention est déjà développée, il peut noter l’intention, puis chaque phase de l’opération. En comprenant les causes et les effets, il éradique le doute (kaṅkhāvitaraṇavisuddhi). Nous croyons ce que nous avons expérimenté, sans confusion (diṭṭhujukamma). En général, les gens pensent en Orient que c’est Brahmā qui crée les êtres et qu’il existe un atta permanent qui reprend naissance (sassata diṭṭhi). Les libres penseurs pensent qu’il n’y a ni mère, ni père, ni dāna et rien qui se perpétue après la mort (uccheda diṭṭhi). Ils préconisent de faire ce que bon nous semble et de profiter de la vie. Les deux vues sont erronées (micchā diṭṭhi). 

Enregistrement interrompu.

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