Q & R : saṃsāra, vie quotidienne, rôle du maître

❶ Qu’est-ce que le saṃsāra ? C’est le processus du corps et de l’esprit. Le réaliser nous rend heureux, pas malheureux. En voyant la souffrance du cycle des renaissances (saṃsāra dukkha), nous aspirons à la libération. Mais n’étant pas éveillés, il nous est aisé et naturel de nous complaire dans les plaisirs sensoriels, s’en extraire demande un entraînement. L’esprit aime penser à la famille, etc. Nous ne voulons pas du nibbāna qui est vide de tout. La connaissance théorique du bouddhisme n’est pas nécessaire, elle viendra en observant le corps et l’esprit, soit en expérimentant directement la réalité. Nous verrons de mieux en mieux les ressentis et les différents états d’esprit. Sāriputta et Moggallāna cherchaient la non-mort (amata), pas le bouddhisme. Lorsque le premier professeur ne leur donna pas satisfaction, ils le quittèrent.

❷ Pendant la vie quotidienne, le travail et la famille nous rendent tantôt heureux tantôt malheureux, et nos actions sont parfois positives, parfois négatives. Si nous avons pratiqué correctement en retraite, nous pourrons lâcher prise au moment d’expérimenter quelque chose d’agréable ou de désagréable. Il est difficile de conseiller une durée de pratique quotidienne, cela dépend de l’avancement et du degré de foi. Je dirais une heure par jour au lever, quand l’esprit est frais et l’environnement calme. Essayez de réduire le temps pour la télévision et d’aller dormir tôt.

❸ Qu’est-ce qui reprend naissance ? Le Buddha a déclaré au moment d’atteindre l’éveil : « j’ai cherché en vain l’architecte de cette maison et, ne le trouvant pas, j’ai dû errer d’innombrables vies dans le saṃsāra ». A défaut d’atteindre l’éveil, nous sommes condamnés à reprendre naissance. Les actions positives, comme celles d’une retraite, pourraient revenir en mémoire au moment de la mort et nous réjouir, causant une renaissance heureuse.

❹ Le Buddha a déclaré que le Dhamma était très subtil et ne pouvait être réalisé que par les sages. L’esprit devient plus clair lorsque les empêchements sont dépassés, mais ce n’est pas simple. Parfois, les yogis ne parviennent pas à voir les mouvements de l’abdomen. Le maître ne sait pas toujours pourquoi. Il faut faire un rapport selon les instructions pour aider le maître à comprendre. L’objet primaire peut devenir de plus en plus imperceptible. Une partie du corps peut disparaître ne laissant que l’esprit qui sait. Il faut alors noter « savoir ».

❺ Le Buddha demande d’être attentifs au corps et à l’esprit sous peine de ne pas voir les pensées négatives s’infiltrer. Cette habitude nous aidera à gérer les pensées positives et négatives dans la vie quotidienne. Les paroles que nous prononçons procèdent de l’esprit. Nous savons avant de parler si la pensée est positive ou négative et nous pouvons nous abstenir de parler le cas échéant. Il existe toutes sortes de façon de pratiquer le Dhamma : la générosité, les préceptes, le secours aux personnes âgées, etc. Celui-ci ne se limite pas à la méditation. Le Dhamma protège celui qui le pratique et lui assure une bonne renaissance.

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