Quatre facteurs maintenant la vie et cinq facteurs du progrès

Parfois, l’esprit n’est pas stable. Il faut entraîner l’esprit car un esprit agité ne permet pas de voir clairement.

Quatre choses maintiennent la vie :

❶ kamma. Ne voyant pas la souffrance, nous avons le désir de nous maintenir en vie, et posons par conséquent des actes positifs et négatifs.

❷ citta. Ces actes positifs et négatifs nous amènent à expérimenter des états d’esprits tantôt positifs, tantôt négatifs. La méditation amène des états d’esprit positifs mais si nous sommes pris par les empêchements, ils seront négatifs. Tous les êtres sont le résultat de leur kamma. Si nous sommes vigilants, nous pourrons contrôler nos émotions, sinon, nous accuserons les autres.

❸ utu. Le climat aussi affectera notre corps et notre esprit. Si nous sommes attentifs, nous comprenons que les changements qui nous affectent procèdent de causes naturelles.

❹ āhāra. La nourriture aussi conditionne le corps et l’esprit. Celle-ci est tour à tour adaptée, inadaptée, bonne et mauvaise. La volition, les émotions ou encore les 5 contacts sensoriels sont aussi des aliments pour le corps et l’esprit.

Cinq types d’observances favorisent le progrès :

❶ Cirakālabhāvanā. Au plus longtemps on pratique (2 jours, 10 jours, un an, dix ans), on plus on progresse. Au début, l’esprit n’est pas calme, mais, à terme, il se maintient à l’intérieur toute l’heure d’assise et de marche sur l’objet, puis toute la journée. 

❷ Nirantarabhāvanā. Il faut méditer sans interruption. Au début, on étiquette l’objet pour empêcher l’esprit de s’envoler ou d’oublier. Il ne faut pas réfléchir aux objets et constamment fournir l’effort d’appliquer l’esprit à l’objet. Ainsi, l’esprit devient très stable et les progrès sont rapides. Si nous nous autorisons des interruptions, l’esprit se mettra à penser.

❸ Anavasesabhāvanā. Pratiquer sans négligence, c’est-à-dire sans renoncer avant d’avoir atteint le premier stade d’éveil. Pour observer une rivière, nous ne courrons pas en amont et en aval, mais nous fixons le flux qui passe à un point précis, sans rien manquer ou rien négliger. Si nous pensons, nous ne verrons pas le flux des apparitions et disparitions. Il faut se maintenir dans l’instant présent sans réfléchir.

❹ Sakkaccabhāvanā. Il faut travailler en respectant notre propre travail. Il s’agit d’un travail noble qui amène de grands bénéfices. Hiri est la honte de mal se conduire. Il faut aussi respecter le travail des autres. Ottappa est la crainte d’être blâmé. Ces deux qualités sont appelées gardiennes du monde car elles permettent à la société de demeurer en paix.

❺ Abhiratibhāvanā. Nous devons nous relaxer, équilibrer effort et concentration, appliquer l’esprit à l’objet (vitakka) et le maintenir fixé à l’objet (vicāra). Si nous y parvenons, nous serons satisfaits de notre pratique et le troisième facteur jhanique de la joie (pīti) va se manifester, puis le bonheur (sukha) apparaît. Cette joie et cette paix sont le contraire de la dépression, de la tension et du stress. C’est abhirati. Nous devons être heureux et satisfaits de notre pratique.

Appliquer ces cinq observances est la meilleure façon de progresser.

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