Quatre Nobles Vérités

Il était question hier des quatre types de vérités : vacīsacca, sammatisacca, paramatthasacca et ariyasacca, respectivement la profession de vérité, la vérité conventionnelle qui permet la vie en société, la vérité ultime et les quatre nobles vérités que les êtres nobles viennent à connaître et qui est très profonde. Lorsque nous méditons, nous tentons de connaître les qualités réelles au-delà du concept, à la fois matérielles et mentales (le fait de connaître l’objet). Le Bouddha a exposé les quatre nobles vérités dans l’ordre que l’on connaît pour un motif pédagogique (desanākkama). Il a parlé d’abord de la souffrance afin d’insuffler l’urgence chez les auditeurs. Mais dans la pratique de la méditation, les quatre nobles vérités sont expérimentées dans un ordre différent (pavattikkama): d’abord magga sacca car nous accomplissons un travail d’observation. Sati et les autres qualités qui l’accompagnent sont la vérité du chemin. Ensuite, la vérité de la souffrance. Par l’observation, nous en venons à réaliser le corps et l’esprit et leur nature de souffrance car nous ne pouvons empêcher leur vieillissement. À chaque prise de note, en connaissant la souffrance, nous chassons l’avidité et les autres pollutions mentales, c’est la troisième noble vérité, celle de la cessation (nirodha sacca ou nibbāna) La souffrance cesse à chaque prise de note et cela est appelé nibbāna. Enfin, la seconde noble vérité, la cause de la souffrance (samudaya sacca), est empêchée à chaque prise de note.

Les huit facteurs de l’octuple sentier aussi sont mis en œuvre lors de la contemplation. Le groupe de la moralité, et le groupe de la concentration. Il faut distinguer la concentration d’absorption (jhāna) et la concentration que l’on pourrait qualifier de concentration accompagnée de connaissance. Sammā saṅkappa, la pensée juste consiste, dans la pratique, à diriger et placer son esprit sur l’objet. Sammā diṭṭhi, la compréhension juste, c’est lorsque l’on voit le corps et l’esprit, que l’on comprend les causes et les effets. La connaissance vipassanā (souffrance, impermanence et non-soi) ne peut émerger que sur la base de ces deux connaissances. La connaissance théorique est aussi qualifiée de vue juste, comme par exemple lorsque l’on étudie le paṭiccasamuppāda, mais ici le yogi acquiert ces connaissances de façon pratique. Cet enseignement est basé sur un enseignement donné par Mawlamyine Sayadaw Ashin Nandasiri.

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