Susciter l’effort et cultiver l’énergie

L’octuple sentier est le seul moyen d’atteindre la libération. La moralité, permet de contrôler la parole et les actes, mais c’est la concentration qui permet le contrôle de l’esprit. Elle regroupe trois facteurs de l’octuple sentier : l’effort (sammā vāyāma), l’attention (sammā sati) et la concentration (sammā samādhi). Il s’agit d’énergies mentales, de forces nécessaires pour contrôler l’esprit. S’il n’y a pas d’objet, l’esprit n’apparaît pas. On essaie de maintenir l’esprit sur l’objet pour développer l’énergie mentale.

Viriya revient neuf fois parmi les 37 bodhipakkhiyādhammā. Il s’enracine dans la confiance. Une forte confiance amènera un effort puissant, comme dans la vie mondaine. L’effort va soulever l’énergie (paggaha). Viriya renvoie au sens d’audace. Elle rend quelqu’un alerte et non confus ou somnolent.

Huit réflexions peuvent susciter l’effort : ① la souffrance de la naissance, ② de la maladie, ③ de la vieillesse, ④ de la mort, ⑤ la renaissance éventuelle dans les plans inférieurs, ⑥ la souffrance endurée dans les vies passées, ⑦ dans les vies futures et ⑧ dans la vie présente afin de survivre, en travaillant par exemple toute la journée.

Il y a trois niveaux de viriya : l’effort initial (ārambhadhātu), assez exigeant, de venir au centre, l’effort puissant pour surmonter les difficultés (nikkhamadhātu) et l’effort soutenu (parakkamadhātu) pour persister jusqu’à l’atteinte de magga, quand le pratiquant a atteint déjà un certain rythme.

Comment appliquer l’effort en pratique ? Il y a quatre types d’effort : ❶ éviter de laisser les énergies négatives pénétrer l’esprit en développant une attention continue. ❷ S’il y a malgré tout des interruptions et que des pollutions mentales pénètrent l’esprit, les noter de façon continue et elles disparaîtront. ❸ si on parvient à appliquer ces deux premiers sammappadhānā, on introduit des énergies pures et positives et ❹ on les développe jusqu’à ce qu’elles deviennent de plus en plus fortes.

L’effort juste de l’octuple sentier (sammā vāyāma) n’est seulement présent que lorsque ces quatre types d’efforts ont été développés et lorsqu’il est associée à sati et paññā.

Parfois néanmoins l’énergie baisse. Six raisons sont invoquées par le paresseux : trop chaud, trop froid, trop tôt, trop vieux, trop faim et trop repu. Un sutta d’Ānanda donne dix raisons pour dormir au lieu de pratiquer : ① une tâche future (celui qui possède viriya et saddha y verra au contraire une raison de méditer pour être en forme) ② avoir travaillé toute la journée (vs une belle opportunité pour pratiquer) ③ un voyage à venir ou ④ un retour de voyage, ⑤ peu de nourriture (vs. se sentir léger pour pratiquer), ⑥ trop de nourriture (vs. disposer d’une bonne énergie pour pratiquer), ⑦ n’être pas en forme ce jour-là (vs. pourrait être plus mal encore sans pratiquer) et ⑧ après une convalescence, (vs ne pas reporter).

Une femme à qui on ne donnait plus que quatre mois à vivre vient de pratiquer 30 jours en retraite. Nous devrions posséder ces deux facteurs de la foi et de l’effort et pratiquer avant d’être vieux.

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